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Ô infâme...*

Legende

Nouveau poète
#1
Ô Infâme...

Flambent les bûchers funéraires dans la plaine...
Mille feux rendent cette nuit de trêve pareille au jour,
Où les morts nous abandonnent pour un ultime séjour,
Laissant les vivants à leur chemin de haine et de peine.


Je suis debout, parmi les corps meurtris, aux yeux figés,
Errant, égaré sur des rivières de sang, humeurs des batailles.
Je cherche l'ami perdu, mais comment parvenir à le trouver,
Quand votre regard s'évade et que votre âme défaille?


Que reste-t-il de la vaillance et du courage aux heures sombres,
Où tombent les espoirs, où l'honneur ne redonne point la vie,
Où celle ci gît à terre, piétinée avec ces mortels décombres,
Qui, autrefois, portaient un nom que la guerre a plongé dans l'oubli?


Maudite sois-tu, déesse des combats, qui ravage par millions,
Jouant les pourvoyeurs de cadavres pour la dame à la faux!
Toi qui, sans scrupule, empale la paix au crochet des nations,
Fréquentant assidument peste et famine, complices de tes maux!


je suis guerrier à l'épée, défendant ma cité contre mes ennemis,
Non les murs qui peu m'importent...Mais cette femme et cet enfant,
Ma chair et mon sang, pour qui je tremble à l'orée de la nuit,
En contemplant, au feu de ses bivouacs, l'armée des assiégeants.


Combien de petits êtres désarticulés, ais-je porté dans mes bras?
Qui te ressemblaient tant, mon garçon, toi que je voudrai voir grandir,
Toi que je voudrai voir aimer, toi qui ne trouveras ici bas que le son du glas.
Combien de cauchemars ais-je fait, où je te voyais toi aussi périr?


Ô déesse infâme que les humains pourtant sans cesse engendrent,
Criminelle, pour que tu les épargnes, faudra-t-il t'implorer?
Qui aura le courage, quand nous aurons failli, de ne plus attendre,
Avant de briser à jamais, sur l'autel de tes noirceurs, tes lames de boucher.


J'ai trouvé l'ami perdu, étendu sur le sol, regardant les étoiles,
J'ai entendu son rire, je l'ai vu sourire à sa femme, cajôler son bambin.
Et j'ai compris, alors que je voyais à mes pieds le passé ôter ses voiles,
Que c'est moi, tombé à terre, qui lentement agonisais sous tes coups assassins.
 

isa90

Maître Poète
#5
j'aime le coté " fantastique " de la guerre que tu decris si bien. des images superbes, des idées tres bien construites j'aime le " la dame à la faux", tu as su la personnaliser.
bravo, du grand art
bisous
isa
 

creafan

Nouveau poète
#9
Quelle soit aussi joliment dépeinte ou aussi cruellement vécue,la guerre ne devrait hélas plus faire l'objet de dialogue et bien moins encore de concours... Cependant je vous reconnais un réel talent de conteuse..Je vous imagine aisément au coin d'une cheminée à charmer les enfants de mille contes merveilleux ......

Merci pour votre chaleureux accueil.
 

Ashwaria

Nouveau poète
#10
Tu m`as souvent honoree de tes commentaires, mais la, c`est a moi de rester sans voix. Tu m`as donne la chair de poule et un frisson m`a traverse le temps de la lecture, le temps de cette histoire incroyable que tu as su conter, en utilisant des vers oh combien bouleversants.
je te felicite chere amie, tu aurais merite amplement le podium....
A bientot,
M
 

patric

Nouveau poète
#11
C'est vraiment un superbe poème,une terrifiante histoire qui nous transporte sur le champ de bataille.
C'est très fort, bravo
Amitié
Patric..k
 
#13
Un truc magique avec les poèmes c'est que c'est parfois au lecteur de trouver le rythme qui va au poème. Dans le cas de celui-ci je l'ai trouver et je me suis pris pour un comédien sur un long monologue. Et j'ai adoré ! bravo pour ta place ; sache que je suis tout aussi honoré que toi de partager cette note avec ce superbe poème.

PS : désolé de te décevoir mais je n'ai pas travaillé mon poème en alexandrin, et je ne pense pas qu'il le soit ^^