Ô Infâme...
Flambent les bûchers funéraires dans la plaine...
Mille feux rendent cette nuit de trêve pareille au jour,
Où les morts nous abandonnent pour un ultime séjour,
Laissant les vivants à leur chemin de haine et de peine.
Je suis debout, parmi les corps meurtris, aux yeux figés,
Errant, égaré sur des rivières de sang, humeurs des batailles.
Je cherche l'ami perdu, mais comment parvenir à le trouver,
Quand votre regard s'évade et que votre âme défaille?
Que reste-t-il de la vaillance et du courage aux heures sombres,
Où tombent les espoirs, où l'honneur ne redonne point la vie,
Où celle ci gît à terre, piétinée avec ces mortels décombres,
Qui, autrefois, portaient un nom que la guerre a plongé dans l'oubli?
Maudite sois-tu, déesse des combats, qui ravage par millions,
Jouant les pourvoyeurs de cadavres pour la dame à la faux!
Toi qui, sans scrupule, empale la paix au crochet des nations,
Fréquentant assidument peste et famine, complices de tes maux!
je suis guerrier à l'épée, défendant ma cité contre mes ennemis,
Non les murs qui peu m'importent...Mais cette femme et cet enfant,
Ma chair et mon sang, pour qui je tremble à l'orée de la nuit,
En contemplant, au feu de ses bivouacs, l'armée des assiégeants.
Combien de petits êtres désarticulés, ais-je porté dans mes bras?
Qui te ressemblaient tant, mon garçon, toi que je voudrai voir grandir,
Toi que je voudrai voir aimer, toi qui ne trouveras ici bas que le son du glas.
Combien de cauchemars ais-je fait, où je te voyais toi aussi périr?
Ô déesse infâme que les humains pourtant sans cesse engendrent,
Criminelle, pour que tu les épargnes, faudra-t-il t'implorer?
Qui aura le courage, quand nous aurons failli, de ne plus attendre,
Avant de briser à jamais, sur l'autel de tes noirceurs, tes lames de boucher.
J'ai trouvé l'ami perdu, étendu sur le sol, regardant les étoiles,
J'ai entendu son rire, je l'ai vu sourire à sa femme, cajôler son bambin.
Et j'ai compris, alors que je voyais à mes pieds le passé ôter ses voiles,
Que c'est moi, tombé à terre, qui lentement agonisais sous tes coups assassins.
Flambent les bûchers funéraires dans la plaine...
Mille feux rendent cette nuit de trêve pareille au jour,
Où les morts nous abandonnent pour un ultime séjour,
Laissant les vivants à leur chemin de haine et de peine.
Je suis debout, parmi les corps meurtris, aux yeux figés,
Errant, égaré sur des rivières de sang, humeurs des batailles.
Je cherche l'ami perdu, mais comment parvenir à le trouver,
Quand votre regard s'évade et que votre âme défaille?
Que reste-t-il de la vaillance et du courage aux heures sombres,
Où tombent les espoirs, où l'honneur ne redonne point la vie,
Où celle ci gît à terre, piétinée avec ces mortels décombres,
Qui, autrefois, portaient un nom que la guerre a plongé dans l'oubli?
Maudite sois-tu, déesse des combats, qui ravage par millions,
Jouant les pourvoyeurs de cadavres pour la dame à la faux!
Toi qui, sans scrupule, empale la paix au crochet des nations,
Fréquentant assidument peste et famine, complices de tes maux!
je suis guerrier à l'épée, défendant ma cité contre mes ennemis,
Non les murs qui peu m'importent...Mais cette femme et cet enfant,
Ma chair et mon sang, pour qui je tremble à l'orée de la nuit,
En contemplant, au feu de ses bivouacs, l'armée des assiégeants.
Combien de petits êtres désarticulés, ais-je porté dans mes bras?
Qui te ressemblaient tant, mon garçon, toi que je voudrai voir grandir,
Toi que je voudrai voir aimer, toi qui ne trouveras ici bas que le son du glas.
Combien de cauchemars ais-je fait, où je te voyais toi aussi périr?
Ô déesse infâme que les humains pourtant sans cesse engendrent,
Criminelle, pour que tu les épargnes, faudra-t-il t'implorer?
Qui aura le courage, quand nous aurons failli, de ne plus attendre,
Avant de briser à jamais, sur l'autel de tes noirceurs, tes lames de boucher.
J'ai trouvé l'ami perdu, étendu sur le sol, regardant les étoiles,
J'ai entendu son rire, je l'ai vu sourire à sa femme, cajôler son bambin.
Et j'ai compris, alors que je voyais à mes pieds le passé ôter ses voiles,
Que c'est moi, tombé à terre, qui lentement agonisais sous tes coups assassins.